Port du masque obligatoire : instrumentaliser pour soumettre

 

Par Patrick de Casanove.

Lors d’une interview à plusieurs titres de presse régionale, Emmanuel Macron a précisé que les gestes barrière étaient maintenus après le 30 juin, dernière étape de son plan dit de déconfinement.

Il peut être intéressant de s’arrêter sur le port du masque.

Tout d’abord, un rappel utile. En effet, selon l’INSERM :

Les études scientifiques sur l’utilité du masque pour lutter contre les épidémies, en protégeant une population des virus respiratoires, restent encore peu nombreuses et s’appuient principalement sur des données observationnelles. Il est en effet difficile de réaliser des études randomisées de qualité sur cette question, puisqu’on ne peut pas demander à des gens de s’exposer au virus avec ou sans masque pour mesurer l’efficacité de ce dernier. 

Le masque est conçu pour un usage médical

Le masque dit chirurgical a été conçu initialement et comme son nom l’indique, pour un usage médical. Il aurait été utilisé la première fois en 1897. Lors d’une intervention chirurgicale il protège de l’infection le champ opératoire et la plaie opératoire.

Dans la même logique, porté par un patient contagieux il protège l’entourage. C’est pourquoi, très tôt, en particulier en Asie, il a été utilisé pour tenter de protéger les populations lors d’épidémies. Aujourd’hui il y est devenu habituel en période d’infection.

Le but du masque facial est de protéger le porteur et l’entourage de la transmission aéroportée de germes, et accessoirement d’un risque de projection de liquides biologiques.

Il existe deux types de transmission aéroportée.

Les gouttelettes de salive ou de sécrétions des voies aériennes supérieures émises lors de la toux, la parole, l’éternuement. Leur taille est supérieure à 5 microns. Elles sédimentent rapidement dans l’environnement immédiat, soit à moins de un mètre. Elles entrent en contact avec les muqueuses ORL et/ou oculaire. Elles sont fréquemment associées à une transmission par contact, c’est-à-dire par les mains sales, les surfaces, les objets souillés.

Les aérosols sont de fines goutelettes dont la taille est inférieure à 5 microns (sécrétions bronchiques émises lors de la toux) ou de poussières transportant le germe. Ils sont relativement résistants dans l’environnement et véhiculés sur de longues distances. Ils sont inhalés par l’hôte.

La protection est toujours imparfaite

Et ce quel que soit le type de masque utilisé.

Pour considérer l’efficacité il ne faut pas se limiter à comparer la taille du virion de SARS-coV2 à celle du trou du masque. La dimension du coronavirus varie de 60 nanomètres à 140 nanomètres (0,06 micron et 0,14 micron).

Un masque chirurgical a une efficacité de filtration d’une particule à partir de 3 µm. Un masque FFP est filtrant pour une particule à partir de 0,6 µm. Une particule virale ne peut se déplacer seule à l’extérieur, elle est portée par un vecteur. Il faut tenir compte de la taille de celui-ci. Pour faire une comparaison, une personne sur un vélo peut entrer par une porte. Plusieurs personnes dans un bus ne passeront jamais.

Il faut aussi tenir compte des fuites vers l’intérieur et vers l’extérieur et du fait que le masque est souvent touché et mal porté.

Et puis vint la Covid-19

Au commencement, la négation

Aux premiers temps de l’épidémie, le gouvernement a prêché l’inutilité du masque. Il faut dire que la France en était dépourvue à cause de l’incurie étatique, allant du non renouvellement du stock à sa destruction.

En début d’épidémie les pays asiatiques ne confinaient pas mais testaient, traçaient, rompaient les chaînes de contamination, isolaient les malades, les traitaient immédiatement et leurs populations portaient des masques.

Il est probable que le port du masque a joué un rôle dans leur réussite de la gestion de l’épidémie. Lequel précisément on ne sait pas.

Au même moment la France démunie de tout, manquait de tests, de gel hydroalcoolique, de tenues de protection, ne traitait pas les malades en phase précoce, les détournait des cabinets médicaux, déclarait inutile le port du masque et enfermait sa population.

Or, compte tenu de ces circonstances, et face à un virus inconnu, quand tout partait à vau-l’eau, le bon sens aurait voulu que le pays mobilise tous les moyens disponibles. L’utilisation de masques, de foulards ou autres avait un sens. Même une efficacité faible n’était pas à négliger.

Aujourd’hui l’obligation 

Le gouvernement a fini par rendre obligatoire le port du masque, y compris en extérieur.

Le contexte est très différent. Les tests sont largement disponibles au point qu’ils sont effectués à tire-larigot dans une logique politique. Pour le gouvernement le nombre de tests effectués est un gage de qualité de la prise en charge de la Covid. Le nombre de tests positifs sert à effrayer la population. Les masques sont abondants et, corollaire, obligatoires en de multiples lieux. Cette obligation relève d’une directive politique.

Aujourd’hui nous avons du recul.

L’absence du port du masque en population générale n’entraîne pas l’apparition de foyer, ni de résurgence épidémique.

Au Texas, le gouverneur renonce au masque et aux mesures liberticides :

Lorsque le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a supprimé l’obligation de porter un masque et les autres restrictions liées au COVID imposées aux entreprises et aux particuliers, le Dr Anthony Fauci a qualifié cette décision de risquée et de potentiellement dangereuse. Mais aucune flambée n’a eu lieu. Plus tôt ce mois-ci, le Dr Fauci a eu du mal à expliquer comment le Texas a défié ses propres prédictions lors d’une apparition sur MSNBC, arguant à l’époque qu’il pouvait y avoir un décalage. Trois semaines plus tard, il n’y a toujours pas de recrudescence des cas au Texas. 

Le docteur Fauci fait à nouveau volte-face : le risque d’être infecté en extérieur est minuscule.

Ceci est à rapprocher des manifestations sans gestes barrière regroupant plusieurs centaines, voire milliers de personnes, telles que le carnaval de Marseille qui n’ont donné lieu à aucun foyer, contrairement à ce qui avait été largement annoncé.

Bien sûr, les gouttelettes et les aérosols diffusent. Le fait que le virus puisse être présent sur les objets ou dans l’air, que nous en portions sur les mains ou que nous l’inhalions n’implique pas automatiquement une infection. Il faut que la quantité de virus, c’est-à-dire la charge virale, soit suffisante et que le seuil infectieux, c’est-à-dire la capacité des défenses immunitaires de l’organisme, soit dépassé.

Toujours selon l’INSERM :

À l’heure actuelle, ces observations contrastent toutefois avec les données issues de la pratique clinique. Si dans certaines conditions expérimentales et dans des environnements intérieurs mal ventilés il existe un potentiel de transmission du virus par les aérosols, l’expérience clinique de la gestion de la pandémie suggère plutôt que le mode de transmission du SARS-CoV-2 est de courte portée, par les gouttelettes et le contact étroit.

À l’air libre les virus sont vite dilués et éloignés. Il en est de même dans des locaux ventilés. La probabilité que la charge virale soit suffisante et que le seuil infectieux soit atteint est très faible, voire nulle. La transmission à l’extérieur représente 0,1 % des cas de Covid-19.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier la cinétique de ces épidémies que l’on ne connaît pas vraiment.

Enfin, pour une réelle protection il faudrait former les utilisateurs.

Tout ces faits rassurants devrait entraîner la confiance pour un retour à la liberté. Malheureusement, ces nouvelles sont occultées, comme tout ce qui rassérène et qui enlève une quelconque justification au totalitarisme étatique.

La soumission à l’autorité centrale

Certains voudraient qu’être masqué soit la norme. Mais vivre masqué n’a rien de normal. Si les mesures de coercition sociale entrent dans les mœurs c’est la servitude qui est intériorisée. Le masque en population générale n’est qu’un témoin plus visible que d’autres. Il est donc aisé pour les autorités et la population de repérer les dissidents et de les présenter comme responsables de l’infection. Cela facilite la répression et la délation. Nous sommes bien dans une logique totalitaire. En vérité ce qui se joue avec le port du masque obligatoire c’est la soumission.

Alors que faire ?

Le port du masque doit s’appuyer sur les circonstances et le bon sens.

Ce qui est certain c’est qu’en dehors d’une nécessité professionnelle, obstruer longtemps les voies aériennes supérieures n’est pas sain, encore moins au cours d’une activité physique. Masquer toute la population ne protège pas les véritables cibles que sont les personnes fragiles. Il est immoral d’imposer le port du masque aux enfants qui ne sont que rarement malades et peu contagieux.

Porter un masque doit être apprécié à travers deux éléments.

Objectivement, il ne présente guère d’intérêt. Il semble bien aujourd’hui qu’en population générale il est peu utile et encore moins en extérieur ou dans une pièce ventilée.

Ensuite, cette épidémie a été l’occasion pour l’État d’instrumentaliser la peur, la science comptant moins que l’irrationnel. Et pour la population, les réactions sont émotionnelles.

Le port du masque doit reposer sur la responsabilité personnelle, le libre choix, le tout en tenant compte de la nécessité de prendre soin des personnes fragiles et de ne pas porter tort à autrui. Le libre choix est surtout le pouvoir de dire Non, un pouvoir protecteur car rien n’est imposé à autrui : non, je ne reçois pas à ces conditions, non, je n’entre pas dans ce lieu à ces conditions etc. La liberté de choix et la responsabilité individuelle entraînent la disparition de la délation, et celle du flicage numérique.

Conclusion

Laissons-la à Emmanuel Macron :

 

C’est une synthèse de tous les inconvénients du masque.
Mais en revanche, pensez à vous laver fréquemment les mains.

Sauvons la liberté, la liberté fera le reste. Victor Hugo

SOURCE: https://www.contrepoints.org/2021/05/05/396795-port-du-masque-obligatoire-instrumentaliser-pour-soumettre

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